Je pense donc je grimpe.

dimanche 29 juillet 2012

KURT ALBERT – LA LÉGENDE DE L’ESCALADE EST MORTE DANS UN ACCIDENT DE VIA FERRATA.



Le monde de l’escalade a perdu une autre de ses légendes, Kurt Albert grimpeur renommé et initiateur de la philosophie « Rokpunkt » (point rouge).

Kurt Albert est mort le 28 septembre des conséquences des blessures occasionnées par une chute de 18 mètres sur la via ferrata Höhenglücksteig en Bavière, Allemagne.

La planète escalade est dans l’incompréhension ; comme un telle génie de la grimpe a-t-il pu chuter et mourir dans un exercice aussi simple ?

La via ferratta Höhenglücksteig




La contribution, l’importance et l’influence que Kurt Albert a eu dans l’escalade est inestimable.


Né le 28 janvier 1954 a Nurnberg, il a commencé l’escalade à 14 ans dans les environs de Frakenjura, puis il est passé aux classiques alpines, comme l’éperon Walker (Cassin/Esposito/Tizzoni, 1938, 5c/6a, 1200 m) dans les Grandes Jorasses, la façade nordique du Eiger, ainsi qu’une longue série de lignes majeures dans les Dolomites Italiennes, qu’il appréciait beaucoup.

En 1975 il a introduit le concept « du point Rouge » qui était sa façon de résoudre le conflit qui naissait entre les différentes générations de grimpeurs. La philosophie du « point rouge » consiste en marquer un point rouge à la base des voies grimpées, à l’ancienne, sans être encordé, assuré et sans avoir l’assistance de personne. « Le point rouge » est un signe distinctif indiquant l’ouverture d’une voie pure, née à l’ancienne, dans le respect le plus profond du rocher.

C’est ainsi que Kurt Albert lança l’idée d’une grimpe libre qui s’est répandue rapidement dans le monde, libérant ainsi la notion de « à vue ».

Avec d’autres jeunes grimpeurs allemands (Wolfgang "Flipper" Fietz, Norbert Bätz, Norbert Sandne et Wolfgang Güllich), Albert Kurt a ouvert des voies de plus en plus difficiles dans les Frankenjura : Osterweg VIII– 1977, Sautanz – IX-1981, Magnet – IX – 1982.

Son œuvre ne se résume pas qu’au Frankenjura. Voici quelques unes des ses plus importantes réussites :

  • 1987 dans le massif Tre Cime di Lavaredo (Dolomites) avec Gerold Sprachmann, il a réussi la première ascension libre à partir du cote Suisse vers la Cima, ainsi que la première montée du fameux Hasse - Brandler du Cima Grande ;
  • 1988 – Karakorum avec Wolfgang Güllich et Hartmut Münchenbach ils ont réussi la première ascension libre sur le itinéraire Yougoslave (Slavko Cankar, Francek Knez, Bojan Srot, 1987) jusqu'à l’altitude de 6242 m (pic connu sous les noms de Nameless Tower ou Trango Tower).
  • 1989 – Karakorum avec Wolfgang Güllich, Christof Stiegler et Milan Sykora – ils ont réussi grimper « Eternal Flame », qui est considéré comme la plus grande de ses réalisations. En fait parce que Gullich était blessé, Albert a continué grimper jusqu’au sommet seul, un parcours de 4 sections avec une difficulté jusqu’a 7b+. « Eternal Flame » a constitué la consécration de sa carrière et à apporté une nouvelle dimension à la notion même de la difficulté de l’escalade libre dans les Himalaya.
  • 1990 – Patagonie avec Wolfgang Güllich, Norbert Bätz, Peter Dittrich et Bernd Arnold ; il a ouvert "Riders on the Storm” une line de granite longue de 1300 m sur la façade de l’est du Paine Central Tower ;
  • 1995 – Patagonie – avec Bernd Arnold, Jorg Gerschel et Lutz Richter il a ouvert «  Royal Flush » (sur le cote est du Fitz Roy) – 7C considéré par lui-même comme la plus importante de sa carrière;
  • 2000 - Baffin Island, Canada avec Stefan Glowacz, Holger Hember et Gerd Heidor – 500 m “Odyssee 2000” (VIII+); c’était plus que une voie, vue qu’ils ont du porter eux-mêmes leur métariel pendant 400 km dans l’une des régions les plus extrême de la Terre.

Libre pour toujours

Professeur de math et de physique, Kurt Albert a choisi l’escalade libre comme philosophie de vie.

Il est devenu le symbole de la plus pure forme de la grimpe.

Avec Kurt Albert, c’est 50 ans de créativité, de réalisations inédites et de défis majeurs qui se ferme.


Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire